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Les discriminations à l’embauche toujours bien réelles

Les résultats d’une étude commandée par le gouvernement sur les discriminations à l’embauche viennent d’être rendus publics. Cette étude a été réalisée en s’appuyant sur une campagne de tests anonymes menée entre octobre 2018 et janvier 2019 auprès de 103 grandes entreprises parmi les 250 plus grandes capitalisations de la bourse de Paris.

Des discriminations à l’embauche en fonction de l’origine du nom

L’équipe de chercheurs de l’université Paris-Est Créteil qui a réalisé l’étude affirme que plusieurs grandes entreprises françaises pratiquent « une discrimination significative et robuste selon le critère de l’origine à l’encontre du candidat présumé maghrébin ».

Ces chercheurs ont réalisé plus de 8 500 tests en combinant des candidatures et des demandes d’information, aussi bien en répondant à des offres d’emploi que sous forme de candidatures spontanées. A chaque fois, deux profils identiques mais fictifs ont été envoyés, l’un comportant un nom et un prénom d’origine maghrébine (par exemple Jamila Benchargui), l’autre mentionnant un nom et un prénom d’origine française (par exemple Julien Legrand).

Les résultats sont sans appel : « les candidats nord-africains ont près de 20 % de réponses en moins que les candidats français », constatent les chercheurs. Sur les 103 entreprises testées, « entre 5 et 15 entreprises discriminantes », en fonction des critères, ont été identifiées. Une discrimination en fonction du lieu de résidence « plus faiblement significative » a aussi été identifiée.

Des discriminations plus fortes dans les plus grandes entreprises

Les discriminations à l’embauche sont « plus fortes dans les entreprises les plus grandes, dont le chiffre d’affaires est supérieur à la médiane et se concentre dans quelques secteurs d’activité », précisent les chercheurs.

Ces tests avaient été promis par le président Emmanuel Macron en 2018, et le ministre de la ville et du logement Julien Denormandie avait précisé début 2019 que l’objectif était de pointer publiquement du doigt les entreprises qui pratiquent ces discriminations.

A ce jour, les noms de ces entreprises n’ont pas été rendus publics par le gouvernement, ce que la Fédération nationale des Maisons des potes a regretté dans un communiqué.

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