Cadres : ce que change la réforme de l’assurance chômage
La réforme de l’assurance-chômage comprend une mesure qui concerne spécifiquement les cadres : la dégressivité des allocations chômage. L’objectif du gouvernement est d’encourager le retour à l’emploi rapide d’une catégorie peu touchée par le chômage. Mais cette décision de l’exécutif est critiquée par les syndicats et remise en question par certains économistes.
La dégressivité des allocations chômage des cadres
Depuis le 1er novembre, l’indemnité chômage des cadres baissera de 30% après 6 mois si elle dépasse 4.500 euros brut par mois. Un plancher de 2.261 euros net sera appliqué. Cette mesure ne s’appliquera pas aux demandeurs d’emploi de plus de 57 ans. Quant au plafond des allocations chômage, il n’est pas modifié et reste de 7.700 euros bruts mensuels.
Selon l’Unédic, cette réforme devrait concerner entre 40.000 et 70.000 personnes d’ici octobre 2020, générant ainsi une économie de 140 millions d’euros par an.
Une mesure polémique pour inciter au retour à l’emploi
Cette mesure a pour objectif d’encourager les cadres à retrouver vite un emploi, alors que le taux de chômage de cette catégorie d’actifs n’est que de 3,8%. Selon une étude de Pôle emploi, plus on est indemnisé (au-dessus de 5.000 euros mensuels d’allocation), plus on reste longtemps au chômage (un an et demi en moyenne).
Ce choix fait pourtant polémique, notamment auprès des syndicats. Ainsi, Laurent Berger, leader de la CFDT, voit dans la dégressivité « un mauvais choix qui n’a jamais prouvé son efficacité ». La CFE-CGC y voit même un moyen d’introduire un principe qui sera ensuite étendu à l’ensemble des chômeurs.
La dégressivité pourrait même avoir des effets pervers, selon certains experts. Cela pourrait en effet freiner la mobilité des cadres, car ces derniers risquent d’hésiter avant de changer de poste. Si la période d’essai de leur nouveau job se passe mal et qu’ils se retrouvent sans emploi, leur situation sera alors plus compliquée avec cette réforme.