Les avantages de l’alternance

Le recrutement en alternance est un moyen pour l’entreprise de répondre à des besoins immédiats de salariés qualifiés. Il lui permet également d’anticiper un manque de compétences dans ses métiers.

Pour l’employeur, recruter en alternance garantit d’embaucher des salariés ayant bénéficié d’une formation sur mesure aux métiers de l’entreprise. Pour le salarié, la formation en alternance facilite l’intégration dans l’entreprise.

Rappels sur l’alternance

La formation en alternance est un type de formation qui mélange enseignements théoriques dispensés par un organisme de formation et mise en pratique au sein de l’entreprise.

L’alternance peut s’effectuer grâce à deux types de contrats : le contrat d’apprentissage et le contrat de professionnalisation.

Selon le type de contrat choisi, la formation en alternance est ouverte :

  • aux jeunes de 16 à 26 ans (jusqu’à 30 ans dans certains cas) et sur dérogation les mineurs de 15 ans
  • aux demandeurs d’emploi de plus de 26 ans
  • aux bénéficiaires de minimas sociaux (RSA, ASS, AAH) ou de contrat aidé (CUI)

Que la formation en alternance s’effectue dans le cadre d’un apprentissage ou d’une professionnalisation, elle doit être validée par un diplôme d’Etat, un certificat de qualification professionnelle (CQP) ou un titre professionnel reconnu au RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles) ou par accord de branche.

Un recrutement sur mesure

La formation en alternance est un moyen pour l’entreprise de former de nouveaux collaborateurs en adaptant leurs compétences à ses métiers. Elle permet également de développer de manière durable les activités de l’entreprise.

Durant les périodes de formation en alternance (de 6 mois à 3 ans), l’employeur peut accompagner les alternants dans leur intégration. Il effectue aussi un suivi de leur évolution durant la mise en pratique en entreprise.

Le programme ainsi que l’organisation des sessions de formation sont adaptés aux problèmes de recrutement rencontrés par les entreprises sur leur secteur d’activité. Ainsi, l’alternance représente un moyen de pallier au manque de candidats sur des métiers en pénurie.

Une gestion de la formation et des carrières

Pour anticiper les changements et les évolutions des métiers de l’entreprise, les responsables RH effectuent la « gestion prévisionnelle des emplois et des compétences » (GPEC). Pour cela, la GPEC s’aide de l’alternance pour faire face à des besoins futurs de salariés et de préparer les embauches en CDI. La formation en alternance permet également d’adapter les compétences des futurs salariés aux objectifs de développement de l’entreprise.

Des coûts salariaux maîtrisés

Embaucher un salarié en alternance est bien moins onéreux que l’embauche d’un salarié ordinaire. Les rémunérations minimales dans le cadre d’une formation en alternance sont nettement inférieures à celles du droit commun. Elles sont calculées en pourcentage du SMIC, en fonction de l’âge et du niveau de formation ou de qualification du salarié. En outre, l’alternant n’est pas comptabilisé dans l’effectif de l’entreprise.

Les rémunérations en contrat d’apprentissage vont de 25%  du SMIC (pour un apprenti de première année de moins de 18 ans) à 78% du SMIC (pour les apprentis de 3ème année de plus de 21 ans). Elles sont calculées en fonction de son âge et de son ancienneté dans l’entreprise (jusqu’à 3 ans).

Dans le cadre du contrat de professionnalisation, l’alternant bénéficie d’une rémunération de 55% du SMIC (pour un candidat de moins de 21 ans titulaire d’un titre ou d’un diplôme non professionnel de niveau IV ou équivalent) à 85% du minimum conventionnel de branche (pour un candidat de plus de 26 ans titulaire d’un diplôme de l’enseignement supérieur). Elle est calculée selon son âge et son niveau de  qualification ou de formation à la signature du contrat.

Des aides et des exonérations spécifiques

Selon le type de contrat, l’employeur qui souhaite recruter des salariés en alternance bénéficie d’aides et d’exonérations.

Selon la taille de l’entreprise (compte tenu du nombre de salariés),  les entreprises qui recrutent en contrat d’apprentissage bénéficient de :

  • primes versées par la Région : la prime à l’apprentissage, la prime à l’embauche d’un apprenti supplémentaire
  • primes versées par l’Etat : ma prime TPE jeunes apprentis, le crédit d’impôt
  • aides versées par un organisme particulier tel que l’Agefiph
  • déductions sur la taxe d’apprentissage : bonus alternants, déductions sur frais de stage et dons en nature
  • exonérations totales ou partielles des charges sociales
  • prise en charge des frais de formation du maître d’apprentissage (ou du responsable des candidats) par les fonds de la Formation Alternée ou l’OPCA

Les contrats de professionnalisation font bénéficier à l’entreprise de :

  • exonérations de charges sociales, notamment d’un allègement des charges patronales sur les bas et moyens salaires
  • aide à l’embauche pour les demandeurs d’emploi de plus de 26 ans (versée par Pole Emploi)
  • aide à l’embauche pour les demandeurs d’emploi de plus de 45 ans (versée par l’Etat)
  • aide de l’Agefiph
  • exonérations spécifiques pour certains groupements d’employeurs tel que le GEIQ (Groupement d’Employeurs pour l’Insertion et la Qualification)
  • prise en charge financière par l’OPCA des frais de formation du tuteur ou des dépenses liées à la fonction tutorale

Des conseils à l’orientation et la formation

Selon ses besoins, l’entreprise qui souhaite recruter en alternance peut disposer d’un ensemble d’acteurs chargés de l’informer, de l’accompagner et de l’orienter dans ses démarches.

Pour mettre en place la formation en alternance, l’entreprise peut s’informer auprès de l’OPCA dont elle dépend. L’OPCA (Organisme Paritaire Collecteur Agréé) appartient à une branche ou un secteur d’activité. Il est chargé de collecter les contributions financières des entreprises du secteur privé en faveur de la formation professionnelle.

Le réseau de « Point A » a été développé par les Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI) pour  accompagner les employeurs qui veulent recruter en alternance. Ils disposent de conseillers répartis sur tout le territoire spécialisés dans l’orientation des entreprises à la formation en alternance.

D’autres structures institutionnelles peuvent également aider l’entreprise dans ses démarches de recrutement : les chambres consulaires, Pôle Emploi, les missions locales, les Permanences d’Accueil, d’Information et d’Orientation (PAIO).

Les organismes de formation ne sont pas à négliger pour  orienter et informer les entreprises sur la formation en alternance.

Des démarches simplifiées pour l’employeur

Les contrats en alternance doivent être enregistrés pour être valides. Le Ministère de l’Emploi a procédé à la simplification des formalités d’enregistrement grâce à un  site internet gouvernemental. L’employeur peut non seulement y télécharger les documents nécessaires au recrutement mais aussi y effectuer l’enregistrement des formulaires de déclaration des contrats.

En outre, l’employeur n’a plus l’obligation de transmettre au service d’enregistrement les pièces justificatives relatives au contrat d’apprentissage. Toutefois, il doit en attester la possession et les garder à disposition au cas où  elles seraient demandées dans le cadre d’un contrôle.