Les revenus du travail en chute constante depuis 20 ans

Dans la dernière mise à jour de ses Perspectives sociales et de l’emploi dans le monde, l’Organisation internationale du travail (OIT) souligne la forte réduction de la part mondiale des revenus du travail au cours des deux dernières décennies.

Une évolution accélérée par la pandémie de Covid

Selon le rapport de l’OIT, la part mondiale des revenus du travail, c’est-à-dire la part du revenu total perçue par les travailleurs, a diminué de 0,6 point de pourcentage entre 2019 et 2022, et est restée stable depuis, aggravant ainsi une tendance à la baisse observée depuis des décennies. Depuis 2004, cette part a chuté de 1,6 point de pourcentage.

Si cette part était restée au même niveau qu’en 2004, les revenus du travail auraient été supérieurs de 2,4 trillions de dollars rien qu’en 2024.

Les nouvelles technologies, un facteur aggravant

Les avancées technologiques, notamment l’automatisation, ont également contribué à cette tendance, selon l’OIT. « Bien que ces innovations aient stimulé la productivité et la croissance économique, les travailleurs n’ont pas bénéficié équitablement des gains qui en ont découlé », relève l’organisation basée à Genève.

De plus, elle avertit que, si des politiques globales pour garantir que les avantages du progrès technologique soient partagés de manière équitable ne sont pas mises en place prochainement, les développements récents dans le domaine de l’intelligence artificielle risquent d’accentuer les inégalités en exerçant davantage de pression à la baisse sur la part des revenus du travail.

Inégalités et chômage des jeunes

Selon l’OIT, la part mondiale des revenus du travail s’élève à 52,3%, une statistique qui est utilisée pour mesurer les inégalités entre les revenus du travail et ceux du capital. Ce taux montre ainsi des progrès insuffisants vers les objectifs de développement durable adoptés par les États membres de l’ONU en 2015 « pour parvenir à un avenir meilleur et plus durable pour tous » d’ici 2030.

Par ailleurs, le rapport souligne qu’une grande proportion de jeunes reste sans emploi, ni éducation, ni formation, leur part n’ayant que légèrement diminué ces dernières années, passant de 21,3% en 2015 à 20,4% cette année.

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Crédits photo : Patpitchaya, AdobeStock.