Le volontariat international porté par les PME et le soutien public
Mis à mal par la crise du Covid, le VIE (Volontariat international en entreprise) bénéficie d’un nouveau souffle, principalement porté par les PME.
Le cap des 100 000 VIE devrait être franchi en 2023 !
Créé en 2000, le volontariat international en entreprise devrait fêter son 100.000e bénéficiaire à l’automne prochain. Initialement pensé pour remplacer les anciens « coopérants », ce dispositif de l’État permet aux étudiants de vivre une expérience à l’étranger au sein d’une entreprise française.
Géré par Business France, il permet également à des entreprises françaises ou étrangères implantées en France de faire appel à des jeunes diplômés de moins de 29 ans, français ou européens (moins de 10 % des effectifs), pour des missions à l’international de six à vingt-quatre mois.
Le renouveau post-Covid du VIE
Le Covid aurait pu signer la fin du VIE. En 2020, sous l’effet des fermetures de frontières, seulement 4.000 jeunes sont partis. Pourtant, l’an dernier, le chiffre est remonté à plus de 7.000, un record. « En mai 2023, nous avions 10.400 VIE en poste, contre 7.000 en septembre 2021″, précise Christophe Monnier, directeur du programme chez Business France. En Europe bien sûr, qui concentre le gros du lot, mais aussi de nouveau aux États-Unis, au Canada et (un peu) au Royaume-Uni, malgré le Brexit.
La principale tendance à remarquer est la suivante : les PME sont 30 % de plus qu’en 2019 à utiliser les VIE. Elles y ont même maintenant plus recours que les grands groupes. Une bonne nouvelle pour Business France, car les VIE lui rapportent 30 millions d’euros annuels au titre des frais de gestion, soit la majorité de ses revenus.
Des emplois privés financés par de l’argent public
L’aide exceptionnelle mise en place dans le cadre du plan de relance post-Covid (de 5.000 à 10.000 euros pour chaque mission VIE) a sans doute contribué à ce redémarrage spectaculaire. Elle a pris fin en décembre 2022, mais le VIE procure toujours des avantages aux employeurs : s’il verse une indemnité mensuelle, selon une grille préétablie en fonction du coût de la vie à laquelle s’ajoutent les frais de gestion et les assurances, ce salaire est exonéré de charges sociales et fiscales.
Soit une belle occasion pour les 2.000 entreprises qui y ont recours de s’offrir pour pas cher un chargé de prospection, un commercial ou un chargé d’affaires…