Comment encourager la formation des seniors ?

L’emploi des seniors a fait l’objet d’un rapport parlementaire récemment publié. Parmi les 34 propositions de ce rapport dont l’objectif est de permettre à la France de rattraper son retard en termes d’emploi des seniors, la formation figure en bonne place. Elle devrait soutenir la sécurisation des parcours et être un appui au retour à l’emploi.

Un rapport sur « l’emploi des travailleurs expérimentés »

La mission d’information présidée par la députée du Nord, Valérie Six (UDI et indépendants) a présenté, le 15 septembre dernier, son rapport sur « l’emploi des travailleurs expérimentés » en commission des affaires sociales. Avec 34 propositions concrètes, ce rapport de plus de 130 pages fournit une boîte à outils dans laquelle puiser alors que les tensions s’aggravent sur le marché du travail et que le gouvernement cherche à les résorber.

Dans la continuité du rapport dit « Bellon-Mériaux-Soussan » remis au gouvernement en janvier 2020, les auteurs recommandent d’utiliser le terme « travailleurs expérimentés » plutôt que « seniors », car ce dernier aurait selon eux une connotation péjorative. Ils inscrivent leurs préconisations dans une approche « multidimensionnelle » où la formation tient un rôle essentiel. Il s’agit en effet, à leurs yeux, d’un levier à actionner « en amont » pour prévenir l’obsolescence des compétences et favoriser le maintien dans l’emploi.

Pour cela, il est nécessaire que les seniors s’emparent de leur droit à la formation. Mais, comme le soulève Didier Martin (LaREM), un des corapporteurs, les seniors renoncent à se former après un certain âge.

Supprimer le plafond du CPF pour les plus de 45 ans

Pour encourager les seniors à passer à l’action, la mission d’information préconise d’adapter les dispositifs existants à leurs besoins spécifiques. Elle propose par exemple de déplafonner le compte personnel de formation (CPF) des salariés de plus de 45 ans, limité aujourd’hui à 5 000 euros (8000 euros pour les moins qualifiés). Cette mesure pourrait permettre de financer des parcours plus longs et plus coûteux et faciliterait les projets de reconversion en seconde partie de carrière.

Améliorer l’accompagnement

L’un des défis en matière d’emploi des seniors est d’éviter que ceux qui sont en recherche d’emploi ne subissent le chômage de longue durée. Pour ce faire, les auteurs préconisent d’agir le plus tôt possible et de mettre en place un suivi particulier, ce que Pôle emploi ne propose plus depuis quelques années.

Les députés proposent donc d’expérimenter sur plusieurs territoires un programme d’accompagnement des demandeurs d’emploi de plus de 50 ans en mobilisant les agences de Pôle emploi ainsi que des ressources locales au plus près des bassins d’emploi.

Par ailleurs, les auteurs du rapport suggèrent de renforcer les dispositifs de reconversion, par exemple en élargissant le projet de transition professionnelle – actuellement réservé aux salariés – aux demandeurs d’emploi de plus de 45 ans. Pour mieux accompagner ces parcours, la mission d’information propose de faire évoluer le cahier des charges des opérateurs de conseil en évolution professionnelle (CEP) afin qu’ils portent une « attention prioritaire » au plus de 45 ans.