Les entretiens professionnels de plus en plus répandus dans l’entreprise

Les entretiens professionnels sont obligatoires dans toutes les entreprises depuis 2014. En effet, depuis la promulgation de la loi portant sur la réforme de la formation professionnelle, tout employeur est tenu d’organiser un entretien quels que soient sa taille et son secteur d’activité, pour tous les salariés, quel que soit le type de leur contrat de travail. Dans le cadre du dispositif DEFIS (Dispositif d’enquêtes sur les formations et itinéraires des salariés), le Céreq a récemment publié dans sa revue « Bref » une analyse de l’évolution des pratiques des entreprises en matière d’entretiens professionnels.

Les entretiens professionnels sont plus répandus dans les grandes entreprises

A l’automne 2016, 57% des salariés appartenant à une même entreprise depuis plus de deux ans déclaraient avoir eu un entretien professionnel dans les deux années écoulées. L’enquête du Céreq montre que plus l’entreprise est grande, plus elle est proche des objectifs prévus par la loi. Ainsi, dans les entreprises de 250 salariés ou plus, les trois-quarts des salariés disent avoir participé à un entretien. Dans les TPE (très petites entreprises), cette proportion tombe à un quart. Elle est de moins de 50% dans les entreprises de 10 à 49 salariés.

Une diffusion croissante dans les petites entreprises

En revanche, on note que depuis la loi de 2014, c’est dans les petites entreprises que les entretiens professionnels se sont le plus développés. On constate en effet qu’une grande partie des « nouveaux bénéficiaires », suite à la loi, se trouvent dans ce type d’entreprises. L’étude du Céreq estime à 15% environ la part des entretiens réalisés en 2015 ou 2016 qui n’avaient pas été précédés d’entretiens dans les années précédentes. Parmi ceux-ci, 25% se trouvent dans les entreprises de 10 à 49%, contre seulement 8% dans les plus grandes.

Les cadres bénéficient toujours beaucoup plus des entretiens professionnels que les ouvriers

Les différences de qualification, de position hiérarchique et de secteur économique ont une forte influence sur la probabilité pour un salarié de participer à un entretien professionnel. Ainsi, un cadre à 1,7 fois plus de chances de le faire qu’un ouvrier, et un employé 1,5 plus de chances qu’un ouvrier. Les jeunes et les plus diplômés, d’une manière générale, ont également un accès beaucoup plus fréquent à cette pratique.

Cependant, la loi de 2014 semble avoir entraîné une certaine évolution. On observe en effet que, lorsque les entretiens professionnels ont été mis en place après la promulgation de la loi, ce sont les ouvriers et les moins diplômés qui y ont le plus accédé. La loi incite les entreprises à la généralisation d’un outil de gestion des carrières auparavant surtout réservé aux cadres. Même si l’objectif qu’elle fixe est loin d’être atteint, on observe bien une évolution dans ce sens.

Consultez l’étude du Céreq « Les entretiens professionnels, un appui aux carrières internes ou à la sécurisation des parcours ? » ici.