Réforme de l’apprentissage : les changements voulus par le gouvernement

La réforme de l’apprentissage portée par la Ministre du travail Muriel Pénicaud a pour principal but de redorer l’image de cette filière non seulement aux yeux des jeunes candidats et de leurs familles mais également des entreprises. Quelles sont les grands axes de cette réforme voulue par le gouvernement ?

Améliorer l’image de l’apprentissage

Selon les statistiques, 1,3 million de jeunes n’ont pas reçu de formation scolaire et n’arrivent pas à trouver un poste. Pour y remédier, la réforme de l’apprentissage a pour objectif de permettre à tout un chacun de prendre connaissance des avantages de ce type de parcours de formation.

En effet, les résultats de l’apprentissage sont encourageants en ce qui concerne l’accès à l’emploi des bénéficiaires de formation. Selon les chiffres, 7 alternants sur 10 signent ainsi un contrat dans un délai de 6 mois après la fin de la formation. Malheureusement, ces résultats ne suffisent pas à attirer de nouveaux candidats, puisque le nombre d’inscrits n’a pas évolué ces dernières années.

Placer l’entreprise au cœur de l’apprentissage

Pour changer les choses, le projet du gouvernement apporte plusieurs propositions qui placent l’entreprise au cœur de sa réforme, car elle gagne davantage de pouvoirs. Des mesures encourageant ces dernières à recruter sont également prévues.

Les entreprises sont notamment appeler à jouer un rôle dans l’ouverture des Centre de Formation d’Apprentis (CFA) en vue de répondre à leurs besoins en main-d’œuvre. Elles pourront à l’avenir se passer de l’aval des conseillers régionaux aujourd’hui nécessaire pour valider l’ouverture d’un CFA, même si les régions garde un rôle de régulateur via le plan régional de formation établis avec les branches professionnelles (pour estimer les besoins locaux de formations et les investissements nécessaires au profit des CFA).

Autre point pour inciter les entreprises à recruter en apprentissage : le temps de travail des apprentis devrait être assoupli pour être porté à 40h hebdomadaires maximum dans certains secteurs d’activité et l’embauche devrait être dissociée du calendrier scolaire aujourd’hui en cours pour correspondre d’avantage aux cycles d’activité de l’entreprise. Autre point d’importance, il ne devrait plus être nécessaire de saisir le conseil de prud’hommes pour rompre un contrat d’apprentissage.

Séduire les jeunes apprentis

Les jeunes, premiers acteurs de l’apprentissage, seront également incités à choisir ce type de cursus. La réforme prévoit des leviers financiers pour ce faire. Une aide de 500 euros dédiée aux apprentis voulant obtenir le permis de conduire est ainsi mise en place.

La réforme prévoit en outre d’augmenter le montant de la rémunération des profils de 16 à 20 ans. D’un autre côté, les conditions de construction des formations seront plus souples car la durée de la formation pourra être prolongée de 6 mois.

Enfin, l’âge limite pour intégrer un cursus en apprentissage sera fixé à 30 ans contre 25 actuellement (même si 9 régions ont commencé à tester l’apprentissage jusqu’à 30 ans à titre expérimental).

Réformer le système de financement

Cette réforme apporte enfin des changements au niveau du système de financement qui deviendra plus simple et plus transparent. La taxe d’apprentissage devrait laisser place à une contribution sur l’alternance qui sera directement attribuée aux CFA et non plus aux conseils régionaux, les intermédiaires traditionnels.

Ce versement de la contribution alternance devrait être calculé en fonction du nombre de contrats signés, valorisant ainsi les établissement dont l’offre est la plus adaptée aux besoins des entreprises.