Les artisans prennent position sur la future réforme de l’apprentissage

Alors que le gouvernement a entamé ses travaux de conciliation pour la future réforme de la formation professionnelle et que les chiffres d’inscriptions en 1ere année d’apprentissage semblent repartis à la hausse, Bernard Stalter, Président de l’Assemblée permanentes des chambres de métiers et de l’artisanat (CMA) pose la question centrale de l’orientation scolaire et souhaite voir les artisans d’avantage impliqués dans l’encadrement de l’apprentissage.

Ce dernier vient de publier une tribune commune avec Francois Bonneau, Président délégué de Régions de France, dans laquelle il apparaît que ces dernières bénéficient avec les artisans d’un allier de poids face aux branches professionnelles auxquels le gouvernement souhaiterait justement confier le pilotage de l’apprentissage.

Sur les 400 000 jeunes environ qui ont choisi la voie de l’apprentissage, près de la moitié passe par l’artisanat. Sans compter l’hôtellerie et la restauration, le nombre d’apprentis issus de l’artisanat serait ainsi proche de 140 000 unités.

L’artisanat, premier employeurs des apprentis 

Les artisans restent les plus gros employeurs d’apprentis en France, d’autant plus qu’au cours de la saison 2015-2016, le nombre d’inscriptions en première année a connu une augmentation de +3% pour atteindre 73 135 contrats. Ce retournement intervient après une baisse cumulée de 13% sur les quatre dernières années.

Les raisons de cette hausse tiennent au retournement favorable de la conjoncture économique, caractérisée notamment par une très forte dynamique des métiers du secteur alimentaire et le phénomène est renforcé par les aides apportées par certaines régions au développement de l’apprentissage. A titre d’exemple, la région des Hauts-de-France a mise en place un dispositif pour aider les jeunes en situation de rupture de contrat à s’orienter vers l’apprentissage.

Il faut cependant remarquer que la situation varie selon les secteurs d’activité et la tendance dans le BTP demeure par exemple négative.Le manque d’offres de formation de proximité sur certains métiers de l’artisanat limite également le développement de l’apprentissage du fait des freins à la mobilité qui empêchent les candidats potentiels d’accéder aux centres de formation d’apprentis (CFA).

L’orientation, principal enjeu 

Alors que près d’un tiers des jeunes se lancent dans l’apprentissage suite à l’interruption d’un précédent cursus diplômant et tandis qu’un bachelier sur dix se tournent encore vers la préparation d’un certificat d’aptitude pour compléter sa formation, la question de l’orientation vers l’apprentissage reste centrale.

Se considérant comme un trait d’union capable de mener à la convergence des branches professionnelles, de l’Éducation nationale et des Régions, les artisans proposent une série de recommandations pour développer l’apprentissage. Au delà des simples objectifs, les chambres de métiers et de l’artisanat souhaitent notamment travailler de concert avec l’Éducation nationale et les régions afin de mieux adapter l’offre de formation en apprentissage aux besoins exprimés par les alternants et les entreprises.

Les CMA demandent ainsi à être reconnues en tant que véritable partenaire du service public régional de l’orientation. Elles proposent également la création d’une session de préparation à l’apprentissage au sein des CFA avant même la signature du contrat et que la considération du niveau de diplôme préparé soit l’unique critère de fixation du salaire minimum légal de l’apprenti.