L’ANAF pointe les manques de la réforme de l’apprentissage
Alors que l’Assemblée Nationale a validé début août l’adoption définitive du projet de loi pour « la liberté de choisir son avenir professionnel », l’Association nationale des apprentis de France s’inquiète dans un communiqué de certains manques dans cette réforme de la formation professionnelle.
Tout en reconnaissant les avancées apportées par la loi Avenir professionnel, qui reprennent certaines des propositions de l’organisme, l’ANAF regrette notamment l’oubli de certains freins périphériques à la formation en contrat d’apprentissage qui handicapent son développement.
Les aides pour les apprentis aux abonnés absents
Si les entreprises devraient bénéficier d’une simplification de leurs aides dans les mesures prévues par la réforme, les apprentis ont quant à eux été laissés pour compte. Pour les candidats à l’apprentissage, il est parfois nécessaire de contacter jusqu’à cinq organismes pour percevoir les différentes aides existantes.
Il revient aux organismes de formation, les Centres de formation d’apprentis (CFA), d’assurer l’accompagnement des apprentis dans les démarches pour l’accès aux aides auxquelles ils ont droit, une disposition soutenue par l’association qui est quotidiennement sollicitée par des apprentis pour ce motif. Cependant, un très grand nombre d’institutions prévoient l’arrêt de ces aides qui sont aujourd’hui majoritairement délivrées par les Régions auxquelles la réforme retire justement le pilotage de l’apprentissage à l’échelle locale.
Ainsi, l’Association des Régions de France (ARF) a déclaré vouloir arrêter les aides puisque l’apprentissage n’est plus sous sa responsabilité tandis que le Ministère du travail estime qu’il n’y a aucune raison pour que les Régions stoppent ces aides. Un désaccord qui ne serait pas à l’avantage des apprentis puisque le texte de loi ne comporte pas de disposition pouvant éclaircir ce flou.
Aucune mesure pour faire face aux ruptures de contrat
Alors que l’objectif est de faire de la formation en apprentissage une voie d’excellence, employeurs comme alternants sont confrontés à un taux important de rupture anticipée des formations. 28% de jeunes débutant dans le monde professionnel font ainsi face à une rupture prématurée de leur contrat. Il peut y avoir plusieurs raisons à ce phénomène et la mauvaise orientation en fait partie.
Force est de constater la faiblesse de la volonté des députés et du gouvernement face aux besoins en information sur les métiers et les parcours. Face à cette situation, l’ANAF propose que les CFA prennent en charge l’accompagnement du jeune vers des structures du service public de l’emploi en cas d’exclusion définitive.
La recherche d’une entreprise d’embauche reste un point clé
Le projet de loi permet aux apprentis qui n’ont pas trouvé d’entreprise de débuter leur formation au CFA. Il s’agit certes d’une avancée, mais le problème initial reste entier : trouver une entreprise reste un véritable défi pour les candidats.
L’ANAF espère quant à elle une solution moderne et efficace permettant de satisfaire à la fois les entreprises et les alternants. D’ailleurs, l’organisme avance que certaines de ses propositions ont été prises en compte dans le projet de loi et ont permis quelques avancées. L’association attend encore d’être conviée par le Ministère du travail pour la réflexion sur la rédaction des nombreux décrets d’application à venir pour compléter la réforme.
Consulter le communiqué complet de l’ANAF ici.