Dans l’industrie, l’informatisation impacte surtout les emplois peu qualifiés

L’INSEE vient de publier une étude sur les effets de l’informatisation dans l’industrie. Il en ressort que l’usage de l’informatique n’a pas le même impact sur tous les secteurs d’activité industriels ni sur tous les types de postes. Dans les secteurs de basse technologie, il favorise la productivité mais fait chuter l’emploi, alors qu’il favorise les emplois plus qualifiés dans les secteurs de haute technologie, sans avoir d’influence notable sur la productivité.

L’étude de l’INSEE analyse l’impact de l’usage de l’informatique sur 200 secteurs de l’industrie, entre 1994 et 2007. Elle a été publiée le 27 novembre dernier.

L’industrie, un secteur en convalescence du point de vue de l’emploi

Au total, en dix ans, l’industrie a perdu un 500.000 postes. Mais l’emploi industriel commence tout doucement à reprendre des couleurs depuis 2017, pour la première fois depuis 2000. Ainsi, d’après l’Insee, au troisième trimestre 2018, l’emploi salarié privé dans l’industrie se stabilise (+800 emplois, après une baisse de 2.400). Sur un an, l’emploi privé s’accroît de 5.200 postes dans l’industrie.

L’informatisation joue un rôle certain dans l’évolution de l’emploi industriel, et a contribué à la baisse du nombre de postes dans le secteur. Mais cette influence ne concerne pas toutes les activités ni tous les types d’emplois de la même façon.

L’informatisation détruit des emplois dans les secteurs de basse technologie

L’étude de l’INSEE montre que l’informatisation permet une forte amélioration de la productivité mais elle s’accompagne d’une destruction de l’emploi dans les secteurs industriels de basse technologie. Le document explique ainsi qu’entre 1994 et 2007, « un secteur de basse technologie ayant davantage recours à l’informatique a connu des gains de productivité et des pertes d’emplois en moyenne très nettement supérieurs ». Les pertes d’emploi liées au recours à l’informatique sont le plus souvent concentrées sur l’emploi peu qualifié.

Ce phénomène s’explique par le fait que les secteurs de basse technologie recourent davantage à des tâches répétitives, automatisables et assurées par l’emploi faiblement qualifié. L’informatisation se substitue à ces postes. A l’inverse, les secteurs de haute technologie comme la pharmaceutique, l’aéronautique, l’automobile ou l’électronique, gagnent moins en productivité avec l’informatisation mais perdent aussi moins d’emplois. Les tâches réalisées dans ces secteurs sont ainsi moins répétitives et le plus souvent assurées par des emplois qualifiés, que l’informatique ne peut pas remplacer. « L’informatisation ne se traduit donc pas par des pertes significatives d’emplois », indique le document, et elle est plus favorable aux travailleurs les plus qualifiés, qui voient leurs tâches se développer car complémentaires.

Consultez l’étude de l’INSEE « Informatisation, productivité et emploi : des effets différenciés entre secteurs industriels selon le niveau technologique » ici.