Absentéisme au travail : la situation se dégrade encore

L’absentéisme des Français au travail atteint 17,2 jours par an, selon le 10e baromètre de l’absentéisme et de l’engagement publié récemment par le cabinet Ayming. Ce chiffre, en hausse dans toutes les tranches d’âge et dans toutes les professions, est à son plus haut niveau depuis 10 ans. Les résultats de cette enquête, réalisée en partenariat avec AG2R, encourageront probablement le gouvernement dans ses intentions d’envisager des mesures pour remédier à cet état de fait.

Les seniors et les femmes sont les plus touchés par l’absentéisme au travail

Le premier enseignement du baromètre Ayming est que les seniors sont les plus concernées par l’absentéisme, avec un taux de 7,11%, sachant que le taux moyen national est de 4,72%. Cela s’explique principalement par la longueur de leurs arrêts de travail : ils sont en effet plus touchés par les maladies graves et se remettent plus lentement des maladies classiques. 45% de leurs absences sont ainsi de longue durée (plus d’un mois consécutif). De plus, le report de l’âge de la retraite entraine mécaniquement un vieillissement de l’âge moyen des salariés de la catétorie « seniors ».

Les jeunes de moins de 30 ans ont eux un taux d’absence nettement plus faible (3,23%). Leurs absences sont moins longues, avec des causes moins graves, mais elles sont plus fréquentes. Chez les moins de 25 ans, on note tout de même un niveau important d’absences de longue durée, qui sont souvent dues à un désengagement du poste. Ayant des attentes importantes vis-à-vis de leur travail, ils sont plus souvent et plus fortement déçus que leur aînés lorsque celles-ci ne sont pas comblées.

L’absentéisme est également plus fréquent chez les femmes (5,30%) que chez les hommes (3,54%). Cela s’explique par le fait que les femmes occupent plus souvent des postes générateurs de problèmes de santé importants, et par les charges domestiques qui restent, aujourd’hui encore, plus souvent gérées par elles. Leur santé est donc globalement plus exposée.

Des disparités selon les secteurs et les régions

Si l’on observe les chiffres détaillés par secteurs d’activités, on constate que la santé (5,31%), l’industrie (3.94%) et le commerce (4,86%) connaissent une augmentation du taux d’absentéisme, alors que celui du secteur des services continue à diminuer (4,84%).

Au niveau des régions, les plus fortes hausses ont eu lieu en Corse (6,99%), en Normandie (4,90%), dans le Grand-Est (5,06%) et en Occitanie (5,50%). C’est sans doute le taux de chômage élevé et donc la plus grande crainte de ne pas retrouver un emploi qui explique ces taux, les salariés étant moins enclins à quitter un emploi qui ne les satisfait pas. L’insatisfaction vis-à-vis d’un poste augmente en effet, dans la durée, la propension à être arrêté.

Consultez les résultats du 10e baromètre de l’absentéisme et de l’engagement réalisé par le cabinet Ayming ici.