Les coûts de la formation professionnelle reste un frein pour les actifs
L’enquête effectuée par Randstad, spécialiste de l’intérim était presque passée inaperçue. Pourtant, elle souligne les problèmes liés à la formation professionnelle à l’heure où les différents acteurs du secteur sont mobilisés pour la réformer.
Menée sur un échantillon de près de 6 500 personnes représentatives de la population active française, cette enquête met en effet en avant le manque d’intérêt des français pour la formation professionnelle et avance un début d’explication sur les raisons pour lesquelles cette dernière peine à décoller.
Le coût élevé de la formation, frein à son développement
Réalisée fin 2017, cette étude relève que seulement 36% des actifs français seulement ont réalisé une formation continue sur l’année. Issu de l’enquête PIAAC (programme pour l’évaluation internationale des adultes), ce chiffre place la France au 26e rang des pays de l’OCDE sur 33 en termes de formation professionnelle, à la traine par rapport aux pays nordiques où le taux de participation atteint 65%, soit le double.
Selon les résultats avancés par Randstad dans son enquête, la principale raison qui freine les Français à participer à des actions de formation professionnelle pendant leur carrière tiendrait aux coûts trop importants de la formation. Une réponse donnée par 39% des sondés.
Mais cette explication ne convainc pas tout le monde. Pour François Béharel, Président de Randstad France, ce résultat interpelle car les salariés français qui bénéficient déjà de leur Compte personnel de formation (CPF) ont ainsi à leur disposition différents outils pour contribuer à une formation. Ces outils peuvent d’ailleurs être complémentaires et les modalités de financement sont relativement importantes, même si les formations sont de longue durée.
Les autres explications du manque d’intérêt des Français
Parmi les autres raisons mentionnées par les interrogés, on distingue l’organisation personnelle (éloignement des lieux de formation, situation personnelle, …) qui a été mentionnée par 33% des enquêtés comme un frein à la formation, mais aussi la méconnaissance de leurs droits pour 32% des sondés.
Là encore, on peut également se demander si le faible taux de formation ne tient pas plutôt au manque d’intérêt, de confiance ou encore de motivation des potentiels bénéficiaires. Dans tous les cas, bon nombre de citoyens n’ont pas encore connaissance des outils qui peuvent les aider et pensent que la formation est souvent complexe.
Pour y remédier, il faudra effectuer un travail sur le long terme et engager le pays sur la voie de la « formation tout au long de la vie », cadre du futur projet de réforme voulu par le gouvernement. A l’heure où un déficit de compétences est observé dans bon nombre de secteurs et que les employeurs connaissent souvent des difficultés à recruter les profils qui répondent aux besoins des postes à pourvoir, il semble que temps de se pencher sur le problème.