L’exercice du travail est l’acteur majeur de l’apprentissage en entreprise

Pour la plupart des entreprises, les salariés sont moins formés au cours de formations organisées que lors de l’apprentissage informel pendant leur journée de travail.

D’autre part, comme le montre le dispositif Defis, les salariés disposant d’un meilleur apprentissage informel sont plus disposés à recevoir une formation organisée que les autres.

Ce postulat est d’autant plus vérifié pour les salariés les moins qualifiés, selon un article récemment posté sur le site du Cereq.

Il est important de distinguer les formations organisées de l’apprentissage informel. Les FEST sont l’ensemble des formations et autres séminaires organisés sur le lieu de travail du salarié qui peut utiliser ses outils de travail habituels.

Elles mènent à un résultat précis et sont planifiées. Pourtant, seuls 15% des employeurs considèrent les FEST comme mode d’acquisition des savoir-faire pour leurs salariés.

L’apprentissage informel ou “ex negativo” n’a pas d’objectifs précis à atteindre dans un temps limité, il est plus difficile à évaluer mais pour autant très efficace.

Le dispositif Defis (le dispositif d’enquêtes sur les formations et les itinéraires des salariés) cherche à déterminer les dimensions du travail qui encouragent l’apprentissage formel en reliant les formations suivies et le parcours professionnel des salariés.

4500 entreprises du secteur privé et plus de 16 000 salariés ont ainsi été interrogés. Le contexte de travail (ex: engagement individuel) ou l’activité de travail (ex: autonomie) influencent la qualité de l’apprentissage informel reçu.

Seuls 9% des salariés se trouvent dans le contexte le plus favorable et l’activité la plus propice pour l’apprentissage informel.

Ils sont satisfaits par leur autonomie et leurs relations interpersonnelles. Ils travaillent beaucoup en équipe pour partager leurs compétences et se former. 91% d’entre eux apprennent des choses nouvelles au travail contre seulement 52% pour ceux se trouvant dans le contexte de travail le moins favorable.

Ces derniers sont ceux qui accèdent le plus à la formation organisée (65%) contre seulement 18% pour les autres.

Ces observations sont d’autant plus valables pour les employés les moins qualifiés qui ont le moins accès aux formations organisées.

En effet, parmi les employés les moins qualifiés, ceux ayant le contexte et l’activité de travail le plus favorable ont huit fois plus de chances d’accéder à la formation organisée que les autres (taux équivalent à celui des employés qualifiés).

Il est donc essentiel de prendre en compte le travail en tant que dynamique pour réduire les disparités dans l’accès à l’apprentissage.

Il faut donc encourager les entreprises à multiplier les dynamiques porteuses d’apprentissage pour que tous les employés (principalement les moins qualifiés) puissent acquérir de nouvelles compétences et profiter d’une meilleure progression de carrière.