Quelle formation continue pour les métiers de l’économie verte ?

Alors que le gouvernement vient de lancer son programme « 10KVert«  qui prévoit le financement de 10 000 formations pour accompagner l’évolution des besoins engendrés par l’économie verte, le Céreq s’est penché dans une étude sur les différents visages des formations continues à visée écologique.

Les conclusions de l’organisme relèvent que la filière verte peine à trouver un modèle économique pour développer une offre de formation adaptée. En effet, la formation continue à visée écologique reste peu lisible et ne possède pas de référentiels partagés dans un contexte où les innovations sont soumises à une incertitude et une instabilité fortes, tant techniques qu’économiques.

L’enquête « Former vert »

Mise en place par le Cereq en 2014, l’enquête « Former vert » ne peut pas encore se baser sur un corpus stable de savoirs et de compétences définis, car les programmes de formation sont encore trop directement liés à l’innovation.

Dans son analyse de l’offre de formation continue au développement durable, l’organisme s’est concentré sur 250 organismes sur près de 3 000 qui propose des programmes de formation continue dans les spécialités les plus concernées par la transition écologique. Sur l’ensemble des organismes sondés par le Céreq, plus de 40 % d’entre eux déclaraient ne pas avoir dispensé de formations à visée écologique.

Pour les 60 % des établissements déclarant avoir dispensé des formations à visée écologique, l’organisme a relevé un ensemble de 200 programmes dans 4 domaines distincts, à savoir la prévention et la gestion des risques majeurs, le traitement des déchets, l’économie d’énergie ainsi que la protection de la nature et des milieux écologiques.

Modèles économiques des formations

L’analyse économique du Céreq sur ces différents cursus dégage cinq modèles stratégiques pour dispenser la formation. Le premier modèle concerne l’offre destinée aux demandeurs d’emploi et donnée par les associations sur une durée longue et s’adressant à différents niveaux pré-bac. Il s’agit des enseignements en gestion et recyclage des déchets qui nécessitent l’intervention d’éléments extérieurs.

Le deuxième modèle est dédié à un public divers avec des formations de l’enseignement supérieur portant sur les économies d’énergie. Les formations sont prodiguées par des chercheurs et des enseignants de services universitaires de formation continue ou bien par des organismes privés.

Le troisième modèle inclut des savoirs très spécifiques qui ne sont pas encore inclus dans l’appareil classique de formation. Il s’agit de formations de très courte durée organisées pour les salariés, ainsi que les chefs d’entreprises agricole, artisanale ou du bâtiment.

Les deux modèles restants concernent les formations visant à délivrer des certificats de type habilitation qui prouvent que les participants ont acquis les normes et réglementations sans niveau requis. Ce type de formation est dispensée en inter ou intra entreprise.

En conclusion, le Céreq réitère que ces 5 modèles ont toutefois des points communs, car ils nécessitent une expertise élevée des personnels pédagogiques qui sont extérieurs aux organismes. En améliorant l’association de ces professionnels avec les ingénieries de formations et en investissant davantage dans la formation des formateurs, il sera possible de faire maintenir et améliorer le niveau d’expertise des différents acteurs de l’offre de formation continue.

Consulter le rapport du Cereq sur « Les différents visages des formations continues à visée écologique » ici.