La formation des demandeurs d’emploi critiquée par la Cour des comptes

Résultat de recherche d'images pour "cour des comptes"

La formation des demandeurs d’emploi a reçu 5,6 Md€ de fonds publics en 2016. La Cour des comptes a récemment remis un rapport sur ce sujet à la Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire de l’Assemblée nationale. Elle y critique la mauvaise organisation de la formation des demandeurs d’emploi, qui résulte selon elle de la juxtaposition de différents dispositifs et entraine une augmentation de moyens sans stratégie globale ni coordination des acteurs. Elle montre du doigt une recherche de résultats à court terme, dont les bénéfices s’avèrent bien maigres pour les demandeurs d’emploi. Enfin, elle demande une meilleure adaptation et une plus grande qualité de l’offre de formation, un suivi personnalisé, et une meilleure articulation entre acteurs, ce qui passe selon elle par un cadre profondément renouvelé pour l’action publique. A cet effet, elle formule dans son rapport 14 recommandations, structurées en 6 axes.

Améliorer la coordination entre acteurs

Le premier axe du rapport a pour but l’élaboration de stratégies communes tant au niveau national qu’au niveau régional, dans le cadre de dispositifs communs, suivis et régulièrement évalués. La Cour des comptes souhaite que soit défini un socle national et régional d’indicateurs à inclure dans les contrats régionaux de développement des formations et de l’orientation professionnelles (CPRDFOP).  Le Cnefop [1] pourrait être en charge d’élaborer un dispositif d’évaluation des parcours individuels et de mettre en réseau les Carif-Oref [2], afin d’améliorer la qualité des informations disponibles et d’homogénéiser les pratiques.

Les financements sont l’objet des deuxième et troisième axes du rapport. Il y est proposé de conditionner les financement additionnels de l’État à la signature de conventions pluriannuelles avec les Régions. De plus, la Cour souhaite faire évoluer les règles de comptabilité pour rendre l’action et les financements mobilisés plus lisibles.

Améliorer la qualité et la gestion de la formation des demandeurs d’emploi

Le quatrième axe du rapport de la Cour des comptes est dédié au CPF, le Compte personnel de formation. Il y est recommandé de favoriser l’autonomie des demandeurs d’emploi dans l’accès à la formation. L’État devrait ainsi leur permettre d’utiliser leur CPF de manière totalement autonome pour accéder à des formations courtes. Il devrait également réguler les formations plus longues et plus coûteuses à travers un conseil en évolution professionnelle (CEP). Les organismes de financement devraient eux effectuer systématiquement des contrôles de qualité en cours de formation. Le cinquième axe souligne la nécessité d’un accompagnement renforcé pour les personnes les plus éloignées de l’emploi.

Enfin, le dernier axe formule des recommandations visant à améliorer la performance de la gestion de la formation des demandeurs d’emploi. Pour ce faire, la Cour conseille d’améliorer le partage de l’information, de centraliser au niveau régional l’achat de stages collectifs pour tous les financeurs, et d’organiser des parcours de formation avec les organismes habilités dans le cadre des services d’intérêt économique général (SIEG) pour les publics les plus éloignés de l’emploi.

Consultez le rapport de la Cour des comptes dans son intégralité ici.

[1] Conseil national de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles

[2] Centres d’animation, de ressources et d’information sur la formation – Observatoires régionaux emploi-formation