« Formations et emploi 2018 » : une jeunesse optimiste malgré des difficultés d’accès à l’emploi
L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) vient de publier l’édition 2018 de son enquête annuelle « Formations et emploi » dont l’objectif est d’évaluer l’accès à la formation dans les parcours professionnels des salariés.
Les résultats de l’enquête relève que la jeune génération est davantage précarisée dans son accès à l’emploi mais, fait étonnant, demeure toutefois optimiste concernant son avenir professionnel.
Le rapport se penche également sur l’accès à la formation et note que 59% des salariés ont suivi une formation au cours de l’année 2016. Il apparait que les cadres sont deux fois plus nombreux à se former que les ouvriers (66% contre 35%).
Les jeunes optimistes sur leur avenir professionnel
Si trouver un premier emploi reste une étape difficile depuis plusieurs années déjà, les jeunes qui ont fini leurs études à partir de 2010 sont confrontés à plus de difficultés que leurs ainés. Toutefois, la nouvelle génération se montre plus optimiste que les précédentes : en effet, seulement 23% des interrogés déclarent être inquiets sur leur avenir professionnel en 2015 contre 37% auparavant.
Un fait assez surprenant quand on constate que le taux de chômage a atteint 19,8% en 2016 concernant les actifs qui ont achevé leurs études initiales depuis un délai de 1 à 4 ans. Et même s’ils trouvent un emploi, les jeunes doivent se contenter le plus souvent d’un CDD, d’un contrat intérimaire ou en apprentissage (35,5%). L’enquête relève aussi que les débutants doivent par ailleurs accepter de percevoir un salaire plus faible à leur entrée sur le marché de l’emploi.
Les difficultés d’accès à l’emploi des jeunes seraient liées aux écarts de situations à l’entrée sur le marché du travail, les diplômés d’études supérieurs ayant toujours plus de facilité d’insertion professionnelle. L’Insee relève ainsi que les jeunes actifs titulaires au plus du brevet sont particulièrement touchés par les difficultés d’embauche. D’un autre côté, seuls 11% des jeunes sont issus de l’enseignement supérieur, une situation à laquelle s’ajoutent des discriminations encore présentes par rapport aux origines sociales dans candidats à l’embauche.
Un accès inégal à la formation
Selon les résultats d’une enquête menée auprès de 14 000 adultes entre octobre 2016 et mars 2017, 39% des sondés entre 18 et 64 ans ayant terminé leur formation initiale avaient suivi une formation professionnelle complémentaire à cette période.
Si l’on se penche sur l’ensemble des actifs, 1 employé sur 2 a pu accédé à une formation contre seulement 1 sur 5 pour les personnes au chômage. Ces derniers recherchent surtout des formations certifiantes, dont la durée peut atteindre 60 heures.
Les cadres (66%)sont plus nombreux à accéder à la formation par rapport aux ouvriers (35%). On constate aussi que les salariés publics accèdent plus aux formations (62%) que les salariés privés (45%). Enfin, les salariés des PME (41%) obtiennent plus de formation que les employés des TPE (15%).
Les chômeurs ont plus de difficultés que les salariés en ce qui concerne l’accès à la formation. Le coût constitue la première raison évoquée par les interrogés qui considèrent le tarif de la formation trop chère et des aides financières loin d’être suffisants.
Quant aux salariés, ils déplorent que la formation ne soit pas compatible avec leurs emploi du temps et charge du travail. De plus, même si ce sont les entreprises qui financent la formation, les salariés ne sont pas sur le même pied d’égalité pour en bénéficier.
Mis en application le 5 mars 2014, le Compte personnel de formation (CPF) n’est connu que par 4 salariés sur 10, alors que 7 sur 10 avait connaissance du Droit individuel à la formation (DIF) qu’il a remplacé. Les chômeurs qui peuvent pourtant bénéficier du CPF en savent moins que les personnes actives.
Télécharger l’édition 2018 de l’enquête « Formation et emploi » de l’Insee ici.