Le gouvernement prévoit de financer davantage de contrats aidés en 2018

Malgré la fin annoncée des contrats aidées votée fin 2017 par le parlement, les pouvoirs publics restent mobilisés pour accompagner le retour à l’emploi des personnes les plus éloignés du marché du travail.

Le gouvernement a ainsi prévu en 2018 de financer entre 30 000 et 40 000 emplois aidés supplémentaires par rapport à ses objectifs initiaux, dans le souci d’insérer durablement leurs bénéficiaires sur le plan professionnel.

Favoriser l’insertion professionnelle des bénéficiaires

Interpelé par Samia Ghali, la sénatrice des Bouches-du-Rhône, sur la nécessité de maintenir les emplois aidés dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, le Ministère du Travail a confirmé dans une lettre ouverte les objectifs du gouvernement de financer entre 310 et 320 000 contrats sur l’année, soit entre 30 000 et 40 000 emplois aidés supplémentaires par rapport à la loi de finances initialement prévue.

Dans les faits, la loi de finances initiale autorise ainsi la mise en œuvre de 200 000 nouveaux contrats aidés recentré sur l’objectif premier d’insertion professionnelle en « mettant un terme au traitement conjoncturel du chômage qui a pu prévaloir par le passé ».

Ainsi, pour cette année, la mobilisation des pouvions publics en direction des personnes durablement éloignées du marché du travail se poursuit, avec en prime une double exigence qui combine efficience des moyens publics investis et adaptation aux réalités au sein des territoires.

Les contrats d’accompagnement vont être repositionnés en contrats de compétences et s’articuler autour d’un accompagnement renforcé du bénéficiaire et d’engagements de l’employeur à développer ses compétences et qualités professionnelles. La formalisation devrait se faire au moment de la signature du contrat. Les contrats d’accompagnement CUI-CAE vont être recentrés sur les publics éloignés du marché du travail et que des conseillers emploi auraient orientés vers ce dispositif. A noter que cette année, la prescription et renouvellement des CUI-CIE ne sont plus autorisés en métropole.

Ainsi, le gouvernement prévoit de maintenir les priorités sectorielles du second semestre 2017, dans le cadre des conventions avec les conseils départementaux et à condition de répondre aux obligations de formation et d’accompagnement. Ces priorités concernent les communes rurales en difficulté financière, l’urgence sanitaire et sociale et de santé, CPV.

Des contrats de compétences contre les discriminations territoriales

L’objectif d’atteindre 13% de bénéficiaires de contrats aidés résidant dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) est maintenu notamment par le biais de l’expérimentation des emplois francs sur la période 2018-2019 sur certains territoires retenus.

Il s’agit d’un engagement de campagne du Président de la république qui a pour but de répondre de manière innovante aux discriminations territoriales que subissent certains candidats à cause de leur lieu d’habitation. En effet, à diplôme, âge et parcours équivalents, il est plus difficile d’accéder à l’emploi pour les personnes vivant dans certains quartiers difficiles.

Selon les prévisions du gouvernement, la mesure devrait être généralisée en 2020 et le gouvernement a décidé que sa mise en œuvre serait accélérée grâce à une expérimentation sur un nombre défini de quartiers prioritaires de la politique de la Ville. Un amendement gouvernemental au projet de loi de finances pour 2018 a été voté en ce sens.