Vers une hausse des contributions pour l’emploi des travailleurs handicapés?

Le fonds d’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph) est dans une situation financière bien délicate. Les autorités en charge de cet organisme ont signalé que les réserves seront épuisées d’ici la fin de l’année 2017. Différentes solutions sont envisagées pour y faire face.

Tout le modèle économique de l’Agefiph est à repenser. Les fonds alloués pour l’insertion professionnelle des personnes invalides dans le secteur privé, ne cessent de diminuer. D‘après les estimations, les limites seront atteintes d’ici la fin de l’année selon les propos de Didier Eyssartier, le Directeur General.

Vers la fin de l’Agefiph ?

L’Agefiph a réussi à mobiliser en 2016 quelques 404,5 millions d’euros pour le compte des amendes payées par les entreprises d’au moins une vingtaine de salariés. Ces dernières ne respectent pas l’obligation faite par la loi d’employer au minimum 6% de travailleurs handicapés. Parallèlement, l’organisme a lancé un financement de 450,2 millions d’euros destinés aux actions pour l’insertion dans le secteur professionnel et son budget de fonctionnement. Au total, l’Agefiph se retrouve avec un écart de 50 millions d’euros dans ses comptes.

Autrement dit les recettes connaissent une chute vertigineuse, tandis que les besoins ne cessent de croître. Puisque les ressources restent stables et les besoins ne diminuent pas, les réserves financières ne tiendront pas bien longtemps. Selon Didier Eyssartier, l’Agefiph pourrait tenir encore trois mois à ce rythme. Il va plus loin en démontrant que les différents prélèvements effectués par l’Etat ces trois dernières années pour le financement des emplois aidés, est responsable de cette situation. Pour preuve, ce sont environ 29 millions d’euros qui sont déboursés chaque année entre 2015 et 2017.

Les nouvelles pistes de financement

Les pouvoirs publics ont donc engagé une réflexion sur le modèle de financement de l’Agefiph afin de faire la lumière sur la situation de l’organisme. Les mesures envisagées pour redresser les comptes de l’Agefiph sont partagées entre le versement par l’état d’une enveloppe d’urgence pour combler les besoins de financement et l’ajustement des contributions versées par les entreprises en terme de taux ou d’assiette de prélèvement. Il faut donc envisager que la pression financière s’accroisse sur les entreprises.