L’impact du numérique sur l’organisation du travail

Le Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) a procédé à la publication du troisième tome de son rapport sur les conséquences de l’automatisation et de la numérisation sur l’emploi, dédié à évaluer leur impact sur les pratiques d’organisation du travail.

Instance pluraliste d’expertise et de concertation sur le champ de l’emploi du réseau France Stratégie, le COE établit ainsi un diagnostic sur les « tendances actuelles d’évolutions des modes d’organisation du travail et leur lien avec les avancées technologiques ainsi que leurs implications sur les situations des personnes au travail avec le progrès technologique ».

Impact sur l’intérêt du travail des salariés

Le rapport du Conseil d’orientation pour l’emploi met en évidence qu’un usage plus intensif du numérique peut augmenter la probabilité de juger son travail intéressant, complexe et intensif. Cela peut être vérifié jusqu’à une certaine part du temps de travail (entre 60 et 80%). Passé ces pourcentages, le COE relève que l’usage du numérique peut avoir des conséquences négatives pour l’intérêt et l’intensité du travail tandis que sa complexité reste stable.

Des effets contradictoires sur l’organisation du travail

Au total, les avancées technologiques n’ont pas plus de liens avec un modèle type d’organisation qu’une évolution type de situations de travail. Les effets peuvent présenter certaines contradictions :

  • Enrichissement du travail et augmentation de son intérêt mais aussi, dans certains cas, appauvrissement et le vider de son sens ;
  • Réduction des efforts physiques et des postures contraignantes mais aussi, déplacement des contraintes et augmentation du niveau d’attention cognitif et de la complexité du travail ;
  • Augmentation de l’intensité du travail (contraintes de rythme) ou donner plus de liberté en améliorant la gestion du temps de travail par la personne ;
  • Encouragement de l’autonomie ainsi que des contrôles
  • Favoriser la flexibilité de l’organisation des lieux et du temps de travail
  • Intensification de la coopération et de la collaboration au sein de l’entreprise et les partenaires extérieurs, ou au contraire, l’isoler ;

C’est ainsi que la négociation sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, dont l’adaptation aux enjeux est prouvée, peut enfin trouver toute sa place.

Consulter le 3eme tome du rapport du COE sur « L’automatisation, la numérisation et l’emploi ».