La majorité des organismes de formation pourrait disparaitre

Les pouvoirs publics sont partagés face aux conséquence de la mise en place des réformes prévues dans le Plan formation initié en 2012. La priorité était donnée à la formation de 2 millions de personnes sur une période de 5 ans, réparti entre les jeunes sans formation et les chômeurs de longue durée ou sans qualification. Pourtant, la mise en place du décret Qualité concernant les nouvelles obligations des organismes de formation menace l’activité de nombreux organismes de formation et des formateurs indépendants.

Une vingtaine de conditions à remplir pour bénéficier du label « qualité »

Publié près d’un an et demi après la loi du 5 mars 2014, le « décret qualité » vise la labellisation des organismes de formation sous réserve de remplir 21 conditions.

Ainsi, depuis le début de l’année 2017, 3 000 organismes ont reçu l’habilitation, 20 000 sont en liste d’attente, et près de 20 000 autres organismes ont dû cesser leurs activités depuis le 1er juillet.

Une tentative de réduction draconienne du secteur de la formation

En prétextant de rechercher la qualité, cette loi de 2014 vise à :

  • liquider 90 % des centres de formation privés
  • renflouer l’AFPA, les GRETA et les facultés, tous dans une situation financière délicate
  • tout en réduisant à néant les statistiques de chômage causé par les politiques d’emploi inefficaces de 2012 et 2013.

Les impacts de cette réforme sur la formation

Les observateurs considèrent chose insensée que la réduction de la diversité et du nombre des organismes de formation puissent permettre de recouvrer la qualité. Elle a plutôt tendance à impacter de façon négative sur la mise en oeuvre de la formation aussi bien dans les entreprises, les organismes de formation que l’éducation nationale elle-même.

En effet, les plus lésés par cette réforme de 2014 sont les TPE/PME dont les relations avec des organismes de formation « importants » seront réduites presque à néant. Près de 30 000 à 40 000 formateurs indépendants se retrouvent aussi au chômage alors qu’ils étaient déjà en sous-nombre avant cette réforme.

Disparition programmée de plusieurs formateurs

Le décret qualité a programmé la disparition des formateurs indépendants. Cette situation déplorable est semblable au manque d’artisans et de médecins généralistes dans les zones périurbaines et dans les campagnes sur tout le territoire français.

Changer et remettre la formation au service du travail

Sans avoir à attendre 2019 pour que le pays puisse retrouver ses compétences et sa compétitivité :

  • un nouveau décret doit viser le changement de la formation
  • chaque travailleur doit bénéficier d’un chèque formation
  • les compteurs d’heures (CPA, CPF, CET CEC, …) doivent être abandonnés
  • les apprentissages doivent être libérés afin de ne plus confondre formation et reproduction (au terme social).