Les pôles de compétitivité privés du soutien de l’État dès 2020 ?
Depuis début juillet, les réunions se multiplient au ministère de l’Économie et des Finances pour préparer le désengagement de l’État des pôles de compétitivité. Celui-ci devrait être acté lors du vote de la loi de Finances 2020, à l’automne. Si les Régions se disent satisfaites, les pôles de compétitivité font en revanche part de leur vive inquiétude.
Des pôles de compétitivité performants
Créés en 2004, les pôles de compétitivité réunissent sur un territoire donné des entreprises, des établissements d’enseignement supérieur et des centres de recherche et de formation publics et privés. Ces partenariats ont pour objectif de stimuler l’innovation dans les filières d’excellence du territoire, autour de projets financés aux niveaux régional, national voire européen.
D’après le ministère de l’Économie, 11.000 entreprises et 1.300 organismes de recherche et de formation seraient impliqués dans l’un de ces 56 pôles répartis sur tout le territoire français, y compris en outremer. Leur bilan est globalement positif d’après le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) et la Direction générale des entreprises (DGE).
Un désengagement programmé de longue date
L’annonce du retrait de l’État du financement des pôles de compétitivité était prévue pour juillet, mais elle a été repoussée à septembre. Bercy s’est ainsi laissé le temps de réunir les représentants des Régions et des pôles, c’est-à-dire l’association Régions de France et l’Association française des pôles de compétitivité (AFPC), afin de négocier les détails de ce désengagement.
Celui-ci devrait être entériné par un amendement à la loi de Finances 2020 et appliqué à partir du 1er janvier. Les Régions devraient récupérer l’ensemble des crédits de l’État.
Les Régions satisfaites, les pôles de compétitivité inquiets
L’association Régions de France semble satisfaite du retrait de l’État. Hervé Morin, son président, affirme en effet avoir obtenu des garanties que l’État transférera aux Régions l’intégralité de l’enveloppe destinée au financement des projets, dans le cadre du PSPC-Régions.
En revanche, l’AFPC critique un projet « absurde ». Elle craint notamment que les logiques politiques régionales prennent le pas sur le développement des filières d’excellence au niveau national et européen. Elle s’interroge aussi sur la pérennité des financements. Ces sujets seront donc au cœur des négociations estivales.