Les qualifications professionnelles des chômeurs pas toujours adaptées au marché de l’emploi

Une étude du Crédoc, le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, se penche sur les écarts constatés entre le niveau de qualification des demandeurs d’emploi et l’offre de postes dans certaines régions et sur certains métiers.

Malgré un niveau de chômage toujours élevé, l’organisme souligne néanmoins le besoin de rapprocher le niveau de qualification professionnelle des chômeurs aux besoins de recrutement du marché l’emploi dans le but de réduire le nombre de personnes en recherche d’un emploi en répondant aux attentes des entreprises en termes de compétences.

Différences entre les besoins en main d’œuvre et le niveau de qualification des chômeurs

Le CREDOC relève que l’offre de qualifications des personnes en recherche d’emploi répond globalement aux besoins en main d’œuvre des entreprises. Pour autant, il note que certains postes présentent quand même des besoins sensiblement déficitaires au regard des compétences disponibles sur le marché de l’emploi.

A titre d’exemple, chez les cadres, les techniciens, les agents de maitrise, les intermédiaires, les employés et les ouvriers non-qualifiés, l’étude remarque que les besoins des entreprises et les qualifications des chômeurs sont à peu près proportionnels, à deux exceptions près. Effectivement, les ouvriers qualifiés au chômage sont près de deux fois plus nombreux par rapport à la demande des employeurs. Ils représentent 22,4% des chômeurs contre seulement 12,1% pour les besoins en main-d’œuvre dans cette catégorie.

Pour les ouvriers agricoles, la situation inverse est constatée: ils ne représentent que 2,1% des chômeurs alors que la demande s’élève à 12,4%.

Des métiers sous tension

Selon l’étude du Crédoc, 32% des projets d’embauche présentent des difficultés de recrutement d’après les chefs d’entreprise interrogés. Au delà d’une potentielle réelle pénurie d’emploi, cette situation témoigne d’un décalage entre les exigences des employeurs par rapport à la main-d’œuvre disponible. Le Credoc souligne également que des problèmes de coûts de mobilité peuvent limiter les capacités des demandeurs d’emploi à répondre à une offre.

Néanmoins, le pourcentage varie aussi en fonction des métiers ou du cadre géographique de l’emploi. En effet, chez les cadres, il y a des difficultés de recrutement dans les métiers de la santé ainsi que dans les métiers des technologies de l’information. De même, on note une importante pénurie de main-d’œuvre dans le nord de la France, notamment en IDF.

Pour ce qui est des professions intermédiaires, les difficultés de recrutement se posent pour les agents de maîtrise de métallurgie, les commerciaux, l’assurance, les métiers de l’hôtellerie, ainsi que les professeurs d’école et le sport.

La situation difficile des ouvriers qualifiés

Le problème des ouvriers qualifiés réside dans un nombre de candidatures largement supérieur aux propositions d’embauche. Ces derniers représentent ainsi 17% des profils de demandeurs d’emploi pour seulement 10% des besoins en main d’œuvre des entreprises.

Dans certaines régions comme les Hauts de France et le Grand Est, la part des personnes en recherche d’emploi est deux fois supérieure à celle des projets d’embauches.

Consulter l’étude complète du Crédoc « La qualification des chômeurs pas toujours en phase avec les besoins des entreprises » ici.