Le recrutement des cadres en augmentation

Les conséquences de la crise sanitaire avaient provoqué en 2020 une forte chute du recrutement des cadres en France, dont l’année 2019 signait le dernier niveau record selon l’étude annuelle menée par l’APEC (Association pour l’Emploi des Cadres). Pour 2021 cependant, une enquête révèle une nette amélioration du recrutement des cadres même si ce dernier ne devrait toutefois pas atteindre les niveaux atteints en 2019.

De façon générale, le bilan reste contrasté en 2021, selon les régions et les activités. Les perspectives pour 2022 pourrait être affectées par le conflit ukrainien et ses conséquences même si les évolutions attendues du recrutement des cadres restent toutefois positives selon l’Insee.

Un meilleur contexte que 2020 pour le recrutement des cadres

En 2020, la crise de la covid 19 a coïncidé en France avec une récession du PIB de 8%, entraînant de fait une diminution du recrutement de 52 600 cadres, soit un déficit de 19% par rapport à 2019.

Par la force combinée des mesures prises par l’état et les changements de stratégie opérés par les entreprises, comme le recours au télétravail, 2021 est marquée par un retour de la croissance et des investissements, ce qui a certainement favorisé la reprise du marché et l’intérêt des entreprises à recruter à nouveau des cadres.

Malgré la résurgence de la crise et les épisodes récurrents d’apparition de nouveaux variants, l’enquête indique la création nette de 63 500 emplois cadres pour l’année 2021, ce qui ne permet pourtant pas de revenir au record établi en 2019.

Le recrutement des cadres en région

A l’instar de la région ile de France qui reste l’endroit où l’on recrute le plus de cadre (48% des parts de recrutement, devant l’Auvergne-Rhône-Alpes à 11%), ayant bénéficié en 2021 d’une hausse de 19% des recrutements par rapport à 2020, l’ensemble des régions française enregistre une augmentation indiscutable.

Les régions Occitanie et Normandie placent la barre au top, avec respectivement 33% d’augmentation chacune. Cette progression s’explique par un contexte économique plus difficile lors de la crise sanitaire dans les secteurs très représentés dans ces régions, de l’industrie automobile, aéronautique et des matériels de transport, leur permettant en 2021 de rattraper leur retard, en s’approchant des valeurs observées en 2019 (resp -6%, -2%).

Notons enfin le très bon score enregistré par les régions Bretagne et Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse avec des chiffres de recrutement supérieurs à 2019 avec +6% et +2% en 2021, seules parmi les 12 régions de l’hexagone à bénéficier d’un pourcentage positif relativement à 2019.

Des recrutements inégaux selon les activités

L’étude de l’APEC montre une augmentation globale de l’embauche des cadres, mais les domaines d’activité les plus touchés par la crise sanitaire restent en difficulté.

Par rapport à 2019, les secteurs de la restauration, de l’hôtellerie et des services sont inférieurs de 20%, là où les entreprises de commerce et de distribution enregistrent une baisse de 15%.

En revanche, certains secteurs se situent au-dessus de l’évolution moyenne nationale : l’immobilier, à +40%, le BTP à +32% et +25% pour le domaine des banques-assurances.

Perspectives d’évolution pour 2022

L’année 2022 est marquée par une crise majeure dans le monde, liée au conflit qui a actuellement cours en Ukraine. Les conséquences déjà observées de cette guerre créent une incertitude économique grandissante et l’on craint les répercussions des sanctions de l’UE à l’égard de la Russie, avec la hausse des prix, et ceux de l’énergie, ainsi que d’éventuelles difficultés d’approvisionnement.

Un contexte délétère qui se voit encore menacé par de possibles retours de la pandémie en Europe, là où déjà la Chine suspend un certain nombre de ses activités.

Face à ces sombres auspices, les entreprises françaises s’inquiètent pour leurs résultats financiers en 2022, ce qui de fait, pourrait limiter le recrutement en général, et celui des cadres en particulier. Si les perspectives d’emploi restent pour l’instant inchangées selon l’Insee, le marché de l’emploi, y compris celui des cadres, pourrait cependant être impacté dans les mois à venir.