Un tiers des salariés d’Île-de-France a changé de métier entre 2012 et 2015
Avec les mutations du monde du travail, le changement de métier est devenu courant. Entre 2012 et 2015, il a concerné un tiers des salariés franciliens. Tous les secteurs ne sont pas touchés de la même façon par ce phénomène. Plus rare dans les métiers réglementés, la mobilité professionnelle est plus fréquente dans les métiers de la gestion et de l’administration des entreprises.
L’INSEE vient de publier une étude sur ces changements de métier, dans le but de mieux accompagner les salariés et les demandeurs d’emploi dans leurs nouveaux parcours professionnels, en activant des leviers comme la formation ou la mise en situation professionnelle.
Les jeunes actifs plus mobiles
Parmi les salariés travaillant en Île-de-France en 2012 et en 2015, un sur trois a changé de famille professionnelle. En 2015, 9 % occupaient un autre métier du même domaine professionnel que trois ans auparavant et 23 % avaient changé de domaine professionnel. Les jeunes actifs, plus souvent en contrats précaires, sont davantage mobiles : 56 % des moins de 30 ans ont connu une mobilité entre 2012 et 2015, contre 31 % des 30-44 ans et 23 % des 45 ans ou plus.
Au-delà des caractéristiques des individus, ce sont celles des métiers eux-mêmes et du contexte économique qui s’avèrent déterminantes : compétences transférables entre métiers, importance des connaissances spécifiques, taille des entreprises, métiers en essor ou en déclin… Les dispositifs d’accompagnement de la mobilité diffèrent donc selon les différentes catégories de métiers et l’importance des passerelles qui les relient.
Moins de changements de métier dans les professions réglementées ou spécialisées
Sans surprise, les salariés exerçant des métiers réglementés, où l’accès se fait par un concours ou avec un diplôme spécifique, changent peu de métier. Ils disposent généralement d’un cadre d’emploi plus favorable à la stabilité. Ces métiers rassemblent notamment les professionnels du droit et les professions de la santé. Parmi ces salariés, plus de huit sur dix n’ont pas changé de métier entre 2012 et 2015.
Les métiers de la fonction publique, accessibles par concours, font aussi partie des familles professionnelles où les changements de métier sont rares. Les fonctionnaires ont un emploi plus stable que les salariés du secteur privé, du fait de leur statut qui leur garantit la pérennité de l’emploi.
Enfin, certaines professions exigeant des connaissances techniques particulières, comme dans les métiers de l’informatique, sont relativement stables : ces derniers se tournent peu fréquemment vers d’autres professions.
Des salariés plus mobiles dans la gestion et l’administration des entreprises
A l’inverse, pour certains métiers, les changements sont plus fréquents et ont lieu au sein du même domaine professionnel. Dans ce cas, les mobilités sont facilitées par des compétences communes entre l’ancien et le nouveau métier. Ainsi, dans la gestion et l’administration des entreprises, les mobilités sont courantes. Pour les secrétaires, les secrétaires de direction, les employés administratifs, de la comptabilité ou les techniciens des services administratifs, comptables et financiers, les mobilités se font fréquemment au sein de leur domaine d’origine vers des métiers très proches.
Toutefois, dans les trois quarts des cas, les changements de métier ont lieu en dehors du domaine professionnel d’origine. Cela concerne notamment de nombreux métiers de l’industrie. Par exemple, entre 2012 et 2015, 44 % des ingénieurs et cadres techniques de l’industrie ont changé de domaine professionnel. De même, dans l’électricité et l’électronique, les mobilités des ouvriers qualifiés et non qualifiés se font surtout vers d’autres domaines professionnels.
Consultez le numéro 89 d’INSEE Analyses ici.