Les universités françaises ne séduisent plus les recruteurs

Le palmarès 2018 du Times Higher Education, qui vient de paraître, montre que la chute des universités françaises se poursuit dans le classement mondial. Cette étude mesure l’employabilité des jeunes diplômés des principales universités mondiales. Elle a été réalisée auprès d’un panel de 7 000 personnes composé de recruteurs expérimentés et de directeurs généraux de multinationales. Elle confirme le décrochage des établissements français par rapport à leurs concurrents américains, chinois et même allemands.

Seulement 10 universités françaises dans le top 150

Alors que 12 universités françaises se plaçaient dans les 150 premières du classement l’an passé, elle ne sont plus que 10 cette année. L’ESCP Europe et Sciences Po Paris ont en effet été reléguées au-delà de la 150ème place.

Parmi ces 10 établissements, HEC Paris arrive en tête et conserve son 23ème rang. Viennent ensuite l’École Polytechnique (30ème), l’École Normale Supérieure de Paris (31ème) et Mines ParisTech (33ème) qui gagne trois places. L’Essec en perd elle 14 et se retrouve 84ème.

La Sorbonne Université, avec sa faculté de Sciences et Ingénierie, fait elle une belle remontée avec 16 places gagnées en un an. L’établissement récolte ainsi les fruits de sa politique de fusion. Depuis le 1er janvier 2018, l’université Pierre-et-Marie-Curie et Paris-Sorbonne se sont  en effet fondues dans une seule et même entité comprenant 54 000 étudiants. C’est la qualité de son enseignement qui est ici récompensée.

La France perd sa place de numéro 1 européen

Avec deux universités de moins dans le top 150, la France perd sa place de numéro 1 européen au profit de l’Allemagne. Les recruteurs semblent maintenant considérer que les universités allemandes préparent mieux leurs étudiants au monde de l’entreprise. On peut sans doute voir là les bénéfices d’une stratégie de collaboration entre établissements d’enseignement supérieur et entreprises.

Au niveau mondial, l’Asie continue de progresser, emmenée par la Chine. Si la qualité des enseignements dispensés dans ses universités avait déjà été relevée, c’est l’employabilité des étudiants qui semble maintenant s’améliorer. La deuxième place régionale est occupée par la Corée du Sud, qui place 6 universités dans le top 150. Les États-Unis restent leaders du classement, malgré un déclin relatif.

Les savoir-être, talon d’Achille des universités françaises

Alors que les recruteurs et de nombreuses universités étrangères mettent de plus en plus l’accent sur les savoir-être, les établissements français semblent être à la traîne en la matière. Les pays qui progressent le plus en termes d’employabilité sont en effet ceux dont les universités transmettent ces fameux soft skills à leur étudiants. En France, ce sont toujours les compétences « dures », ou « hard skills », qui sont mises en avant. Un axe de progression tout trouvé pour notre système universitaire…