Une agence de reconversion pour les fonctionnaires sera bientôt créée
Lors de la présentation de son plan pour réformer la Fonction publique, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé la création d’une agence de reconversion pour les fonctionnaires. Mis en place d’ici la fin de l’année 2019, le dispositif aura vocation à faciliter la reconversion professionnelle des agents de l’État notamment, peut-être, vers le secteur privé.
Une aide à la mobilité interne des fonctionnaires ?
Inspirée du modèle de Défense mobilité, l’agence de l’armée qui aide les militaires à se reclasser et à retourner à la vie civile, la future agence de reconversion sera, selon le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics Olivier Dussopt, « un appui à la mobilité et aux transitions professionnelles, pour accompagner les projets d’évolution des agents publics ».
L’objectif réel du nouveau dispositif fait débat, notamment auprès des syndicats. Ceux-ci y voient en effet un moyen de faciliter les suppressions de postes de fonctionnaires, pour atteindre l’objectif de réduction des effectifs de la Fonction publique de 50 000 agents d’ici 2022, fixé par le président Macron.
Favoriser la reconversion dans le privé ?
De son côté, le gouvernement, par la voix d’Olivier Dussopt, précise que l’agence de reconversion n’interviendra « qu’à la demande des agents pour faciliter les mobilités interministérielles et inter-fonctions publiques ». Mais il a aussi reconnu, dans le même temps, qu’elle s’inspirerait du savoir-faire de Défense mobilité, « notamment en matière de reconversion vers le secteur privé ». Le dispositif devrait donc également permettre d’accompagner d’éventuels départs volontaires.
Des concertations entre gouvernement et syndicats à propos du but final de l’agence sont d’ores et déjà prévues. Sera-t-il de pousser les fonctionnaires vers la sortie ? De leur proposer un autre poste dans la fonction publique ?
Le droit au chômage pour les fonctionnaires ?
Par ailleurs, le gouvernement a annoncé que les agents publics qui quitteront leur poste dans le cadre d’un plan de départ volontaire pourraient bénéficier de 24 mois de salaire et de la possibilité de toucher les indemnités chômage, ce qui leur était impossible jusqu’ici.
Cette mesure pourrait être financée par le « Fonds d’accompagnement interministériel de 50 millions d’euros centré sur les ressources humaines », qui figure dans le projet de loi de finances 2019.