La formation dans les TPE, dépendante de la stratégie d’entreprise

Les petites entreprises forment moins leurs salariés que les plus grandes. Si ce constat est généralement connu, une récente étude du Céreq révèlent des pratiques très hétérogènes selon les entreprises. Dans le contexte de la réforme de la formation professionnelle, cette publication basée sur des données fournies par l’enquête Défis apporte un éclairage utile sur les pratiques de formation dans les TPE. Elle distingue ainsi 3 types distincts de petites entreprises du point de vue de la formation : les managériales, les traditionnelles et les entrepreneuriales.

Les petites entreprises managériales forment autant que les grandes

Les petites entreprises managériales représentent 37% des TPE et sont formatrices à 80% (contre 65% en moyenne). Elles se distinguent principalement par le profil de leurs dirigeants. Généralement diplômés du supérieur, ils visent avant tout la croissance de l’activité de leur entreprise. Pour ce faire, ils accordent une grande importance à tous les leviers stratégiques, dont la formation.

Leurs pratiques en la matière sont institutionnalisées et sont semblables à celles des grandes entreprises, et gérées par au moins un salarié dédié. Elles s’appuient ainsi sur l’analyse des besoins en qualifications et en compétences et sur l’ensemble des ressources à leur disposition : Opca, organismes de formation, réseaux d’entreprises tels que les CCI (Chambres de commerce et d’industrie), organisations patronales et consultants.

Des besoins en formation moins importants dans les petites entreprises traditionnelles

Ces entreprises sont généralement anciennes et issues d’une transmission familiale ou d’une reprise. Leurs dirigeants, peu diplômés, cherchent avant tout à maintenir l’activité et recrutent peu. Ils déclarent avoir peu de besoins en formation.

Logiquement, seuls un quart de leurs salariés accèdent à la formation, et généralement par obligation réglementaire. Ces entreprises ne disposent pas de ressources internes dédiées à la gestion des ressources humaines et à la formation, et sollicitent moins que les autres l’accompagnement d’Opca ou d’autres partenaires.

Caractérisées par une main-d’œuvre principalement ouvrière (45%), ces entreprises sont présentes dans l’ensemble des secteurs où se concentrent les petites structures, notamment la restauration traditionnelle, le bâtiment et la réparation automobile.

Les entreprises entrepreneuriales misent sur l’apprentissage et la formation en situation de travail

Les dirigeants des petites entreprises entrepreneuriales sont, comme pour les traditionnelles, généralement peu diplômés. Mais il s’agit en général de créateurs d’entreprises fondées sur une idée de produit, de service ou de marché. Si elles sont souvent positionnées sur les mêmes secteurs d’activité que les TPE traditionnelles et que leurs salariés sont aussi peu qualifiés, elles ont un positionnement géographique plus vaste et affichent souvent une meilleure santé économique.

Si elles accordent une place importante à la formation obligatoire, elles ont principalement recours à l’apprentissage et à la formation « sur le tas ». Par ailleurs, elles sont particulièrement attentive à l’efficacité des formations et évaluent souvent leur impact sur les compétences des salariés et sur les performances de l’entreprise.

Consultez le Bulletin du Céreq sur la formation dans les petites entreprises ici.